jeudi 12 novembre 2015

De Valdes à Puerto San Julian....

   La route vers le sud nous conduit à Dolavon, quelques km à l'ouest de Trelew dans un super petit camping municipal avec eau chaude, grande douche, grande lessive et grand nettoyage du 4x4 et de la cellule....

   Il fait toujours grand beau lorsque nous arrivons au bout d'une piste (ripio) très roulante  et stoppons Téou sur une plage de graviers, nous sommes à Escondidas, où seule au monde, une colonie d'éléphants de mer semblent bien endormis....Un énorme male mesurant près de cinq mètres , pesant plusieurs tonnes, lève sa trompe tronquée et scrute ses nouveaux voisins... nous nous faisons tout petits... Téou n'est pas rassuré !!! Son harem d'une dizaine de femelles ( 700 kg et 3 m) presque toutes avec un petit qui tète semble se prélasser au soleil.....Pour immortaliser cette superbe scène mimie s'approche, s'approche, jusqu'à ce que le gros mâle se relève légèrement et rugit de mécontentement.... Il faut noter qu'ici c'est le printemps , la saison des amours bat son plein et d'autres mâle moins impressionnants sont chassés de son territoire par le gros mâle dominant.... Les luttes bruyantes se déroulent jusqu'à l'océan... Le dernier jour, nous assistons à la naissance du dernier de la colonie, petit bébé d'environ un mètre pour 35 kg qui ressemble à une grosse peluche toute noire, qui vite tète sa mère.... Tous resterons sur la plage environ trois mois .... En ce lieu isolé ils ne seront pas dérangés car en trois jours nous ne voyons que trois véhicules.....

   A Camérones, village le plus proche de l'estancia bien gardée de Florent Pagny, les pécheurs se sont spécialisés dans la crevette et le saumon.... mais ce n'est pas la saison.....Ce dimanche là se sont les élections présidentielle en Argentine, pas de problème, nous visitons la réserve des pingouins de Magellan qui, dans un petit terrier font un nid où ils couvent leur unique  œuf , ce nid est parfois éloigné d'un kilomètre de la côte....En Argentine, il est appelé à tord pingouin, car en réalité c'est un manchot: monogame et particulièrement fidèle, le mâle et  la femelle couvent l'œuf à tour de rôle tandis que l'autre part en mer se nourrir.....

   Toujours sur la côte océane, après Comodo Rivadavia, port pétrolier du sud de l'Argentine, nous découvrons à Caleta Olivia une impressionnante colonie d'une centaine de lions de mer affalés sur la plage... Nous sommes étonnés du manque de protection de cette colonie que nous pouvons approcher à quelques mètres, nous resterons une journée à les observer du haut d'une petite falaise sur laquelle nous avons stationné Téou....

   Poursuivant vers le sud, nous quittons la côte pour emprunter un ripio sur 50 km qui nous conduit dans un paysage désertique, lunaire, vers un site exceptionnel: une réserve nationale d'arbres pétrifiés, on se croirait dans un autre univers.... Ces arbres impressionnants par leur taille ont été ensevelis dans la cendre volcanique, il y a environ 150 millions d'années, par un volcan qui domine le site....Ils sont restés entiers mais pétrifiés dur comme de la pierre... Cette visite sur fond de volcan endormi, est vraiment impressionnante, des gardes parc interdisent toute sortie des sentiers balisés, tout ramassage de bois pétrifiés, mais ne sont pas avares d'explications... Un petit musée agrémente cette super visite.
   De retour sur la cote à Puerto Déséado,  nous admirons les manchots à aigrette (épi de plumes couleur rouge vif sur la tête) ils sont rigolos on les dirait masqués...Ils sont accompagnés de cormorans noirs à bec  et pattes rouge qui nichent sur une île proche de la côte, d'où nous pouvons les observer sans les déranger....

   Puerto San Julian, là où Magellan à écrit une bien triste page de son épopée, est une petite ville bien entretenue, résidentielle, aux maisons de bois peintes de couleurs vives.... La réplique à l'identique du bateau de Magellan: Nao Victoria, trône tout près du petit port... C'est ici, en 1520, que Magellan, au cours d'une escale dans la baie de San julian, du faire face à une mutinerie des capitaines espagnols des bateaux qui l'accompagnaient... La sanction fut rude, le capitaine qui menait la mutinerie, fut fait prisonnier puis décapité.....quelques marins et un prêtre furent débarqués à San Julian... Il fallait bien garder sur les bateaux un maximum de marins pour continuer l'expédition... car nombre d'entres eux mourraient en mer... Une immense croix marque symboliquement le lieu où le  débarqué a dit sa première messe à San Julian  ..... Magellan sera finalement tué au cours d'une bagarre aux philippines, où ils parvinrent après avoir découvert le passage au sud de l'Amérique, passage de l'Océan Atlantique vers l'Océan Pacifique, qui porte le nom de détroit de Magellan..... Ainsi il ne rejoint jamais l'Espagne où sont bateau fut ramené.... L'origine de cette mutinerie se trouve dans la nationalité des différents capitaines des bateaux: en 1519, parti avec cinq navires de cinquante hommes , Magellan,  portugais, n'a pu constituer sa flotte qu'avec un concours massif de l'Espagne qui finança toute l'expédition (bateaux et équipages) L'un des capitaines (espagnol) en désaccord avec Magellan (portugais) qui, rappelons le, était parti pour découvrir l'Asie ,se rebella, lui reprochant ses erreurs de navigation......(Ils étaient en Amérique..)...... En quittant San Julian, nous avons pu admirer les dauphins qui s'ébattaient tout près de la plage.....


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